L’important, c’est l’amour ! Nous, c’est l’amour ! Tant qu’on s’aime, tout va bien ! Nous sommes la religion de l’amour ! Toutes les religions doivent prôner l’amour ! etc, etc…
Si le mot amour est sur toutes les lèvres, il ne veut pas toujours dire la même chose. Il semble même qu’on peut réussir à lui faire dire tout et son contraire. Il arrive parfois que même les chrétiens ne sachent plus ce que cela veut dire que d’aimer.
Il nous faudrait donc un modèle que nous pourrions suivre. Quelqu’un qui nous montre le chemin et nous dise ce qu’aimer veut dire. Qu’il nous montre par sa manière de vivre comment on fait pour aimer vraiment et aussi qui nous donne la force d’aimer vraiment.
Vous le savez, ce quelqu’un, nous l’avons : c’est Jésus. Il est le chemin, la vérité et la vie. Il est le chemin qui nous montre comment on aime. Il est la vérité parce qu’en lui l’amour n’est entaché d’aucune imperfection. Il aime vraiment, pour de vraie et en toute pureté. Et enfin, il est la vie parce que non seulement il nous aime, mais son amour nous est donné. Il nous donne de vivre de cet amour qu’il a pour nous et d’aimer à notre tour.
Le Christ nous montre le chemin. Il s’est fait homme et il est mort pour nous, afin que nous ayons la vie. « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Voilà son commandement. Voilà ce que veut dire aimer. Donner sa vie pour ceux qu’on aime comme Jésus à donné sa vie pour nous alors que nous étions encore des pécheurs, alors que nous étions encore incapables de lui rendre amour pour amour.
Il faut bien l’avouer cependant, l’idée de donner sa vie n’est pas trop à la mode. À quoi servirait-il d’aimer si c’est au prix de perdre sa vie ? Qu’est-ce que nous en retirons si le fait d’aimer nous fait perdre l’être que nous aimons ? Celui qui accepte de donner sa vie pour celui qu’il aime lui montre un amour vrai et absolu. Il n’y a pas d’intérêt personnel à aimer mais un don de soi désintéressé. On aime l’autre pour l’autre et non pour soi-même. Voilà ce que nous montre Jésus en mourant pour nous sur la croix.
Les saints nous ont montré eux aussi ce qu’est cet amour pur et vrai. Je pense par exemple à un saint Maximilien Kolbe qui au milieu de l’horreur de son camp de concentration n’a pas pensé à son propre avantage mais a simplement décider d’aimer envers et contre tout. D’aimer jusqu’à prendre la place de celui qui n’était pas plus innocent que lui, qui ne méritait pas plus de vivre mais qu’il aimait comme lui-même parce qu’il avait en lui l’amour du Christ Jésus qui le poussait à donner sa vie à son tour comme l’avait fait son maître 2000 ans auparavant. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
Donner sa vie par amour n’est pas à la mode, mais c’est tout de même une idée chevaleresque qui nous plaît lorsque bien confortable nous lisons les évangiles ou la vie des saints. Nous sommes attirés tout de même par cet idéal de tout laisser pour obtenir la couronne du martyr par amour pour notre prochain.
Mais, quand il s’agit d’aimer celui avec qui on vit, c’est plus difficile. Quand il s’agit, non pas de mourir martyr, mais d’accepter de laisser à l’autre un peu d’air, de le « laisser vivre » alors qu’il nous agace… c’est parfois bien difficile.
Ste Thérèse de Lisieux raconte qu’une sœur du monastère était très antipathique et ne cessait de l’humilier et de lui faire des reproches. Thérèse qui n’avait pas un naturel doux et simple avait pourtant décider d’aimer cette sœur malgré tout.
De manière très simple, elle donnait sa vie pour elle dans les petites choses du quotidien : « Je tâchais de lui rendre tous les services possibles et quand j’avais la tentation de lui répondre d’une façon désagréable, je me contentais de lui faire mon plus aimable sourire. »
« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. » (1Co 13)
Donner notre vie pour ceux qu’on aime, voilà la vocation qui est la nôtre. Si c’est difficile et que le monde, qui a toujours ce mot à la bouche, nous pousse à vivre pour notre égoïsme, c’est pourtant le chemin de vie que nous montre le Christ et qu’il rend possible par sa grâce.
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