Retraite de Mgr Casmoussa (Février 2017)
TEXTES
(Dans le style d'Ephrem, chargé de réminiscemces bibliques, remarquons sa prédilection pour le parallélisme et les contrastes.
Traduction en fr. à partir du texte syriaque par G. Casmoussa)
Texte 5: FILS ET SEIGNEUR
 
"Permets-moi Seigneur" : l'hymne le plus pathetiquement humain
(Cf Breviaire "Fenqitho" de Noël, Edition de Mossoul, 1886, p. 486-488. Trad. du Syr. en Fr. Par Mgr Casmoussa)
 
Permets-moi, mon Seigneur,
De parler, dans la Foi, de Ton Histoire, ô Dieu Merveille,
En vérité, Tu es Merveille insondable par la merveille elle-même,
Dans la prophétie, Tu fus appelé Merveille,
Merveilleux es-tu et plein de merveilles,
Merveille entièrement merveilleuse
Merveille est Ta conception,
Merveille est Ta naissance,
Tu es totalement Merveille,
Ô Merveille insondable,
Alléluia
 
Tu ressembles à Ton Père, 
Tu ressembles à Ta mère,
A qui ressembles-Tu, ô Toi l'incomparable Dieu,
Toi le sans couleur,
Tu ressembles à ton Père par la puissance et l'être
Par la royauté, la nature et l'autorité.
Ensuite, Tu ressembles à Marie qui T'a engendré,
D'elle, Tu as pris l'image de l'humanité,
Voilà que Tu ressembles à Ton Père,
Voilà que Tu ressembles à Ta mère,
Voilà que Tu ressembles à Toi-même,
Ô Toi qui as pris la ressemblance d'un esclave.
Alléluia
 
Combien Tu es vaillant !
Combien Tu es humble !
Combien Tu es fort !
 
Ton histoire est cachée en même temps que révélée,
Tu Te jettes vers chacun,
Tu ris à qui te rencontre,
Tu souris à tous ceux qui T'embrassent,
Tes lèvres sont embaumées par la rosée de la vie,
Tes doigts distillent des murmures.
Tes yeux sont beaux,
Elle regarde Ta mère, 
Qui a faim de Te voir.
Voilà qu'ils ont faim de Toi, les fils de l'Eglise.
Alléluia
 
Valeureux de l'univers, Vaillant par sa puissance,
Insondable par son Etre, cache par sa Divinité,
Pourtant, Marie le porta et lui donna naissance,
Elle le cajolait et l'embrassait
Elle Lui chantonnait, tandis qu'il sautillait a sa rencontre,
Il la regardait et lui riait comme un bébé.
Etendu dans la mangeoire, emmailloté dans les langes.
Quand il se mettait à pleurer,
Elle se levait pour l'allaiter,
Elle l'enlaçait et lui chantonnait,
Lui ondulait ses genoux et lui demandait pourquoi ?
Alléluia
 
Ô grand de sa mère, o Seigneur de sa mère,
Ô Dieu de sa mère, plus jeune et plus ancien que sa mère,
Ta quiétude me met dans l'étonnement,
Ta vaillance me fait redouter,
Qui Te voit sans T'embrasser.
Ta nudité émerveille ceux qui Te regardent,
Ton bégaiement émerveille les éloquent.
Tes bras, les voilà croisés,
Tes pieds, les voilà qui se mettent à se remuer.
Tu es aimable tout entier,
Ta bouche est pleine de la parole de Ton Père.
Alléluia
 
Ta vue est agréable,
Ton odeur est douce,
Ta bouche est sainte, ô Dieu saint.
De Toi jaillit la vie,
Ô pain de vie venant de Bethléem (Maison du pain)
Vivant es-tu, venant d'un Vivant.
Texte 4: MARIE S'EMERVEILLE DEVANT SON FILS
 
                           Ma bouche ignore comment
(Cf Youhanna Yeshu': Hymnes de Noël, Liban 1994, p. 132)
 

Ma bouche ignore, comment T'appeler, ô fils du Vivant.
J'ose T'appeler comme fils de Joseph,
Pourtant je suis consciente que tu n'es pas sa semence.
Renier son nom, j'en ai peur, car c'est à lui que je suis fiancée.
 
Etoile lumineuse, qui brilla soudain, contrairement à sa nature :
 
Plus petite que le soleil, et plus grande que le soleil.
Par Sa lumière brillante, le soleil y est moindre,
Par Sa force cachée Il est plus grand, voila son mystère.
 
Le Très Haut, a montré sa nature, étant venu de la Splendeur.
 
Le plus bas, a montré sa nature, qu'il est humain.
La grande splendeur de Sa divinité et de Son humanité, par là, furent annoncées
Toute l'humanité, Lui fut des bouches, pour le proclamer :
Les mages crièrent, par leurs cadeaux,
Les stérils clamèrent, avec leurs enfants,
L'étoile lumineuse, tonna dans les espaces : voila le Fils du Roi.
Texte 3: LE MOIS DE LA NATIVITE
 
                          Voila le mois
(Cf Youhanna Yeshu': Hymnes de Noël, Liban 1994, p. 118)
 

Voila le mois, qui porte entièrement, toutes les joies :
La libération des esclaves, la fierté des libres,
Le couronnement des portes, l'allégresse des corps.
Dans son amour, il porte la pourpre, comme les rois.
 
Les ténèbres furent vaincues, pour qu'il annonce, la défaite de Satan.
La lumière a vaincu, pour qu'il annonce
La victoire du Premier-Né. Les ténebres furent vaincues,
Ainsi que la nuit. Notre lumière a vaincu, avec le Lumineux.
 
Avec de douces mélodies, tréssailla Marie et Lui chantonna :
Qui donc a permi, à la démunie,
De devenir enceinte et donner naissance, a quelqu'un qui est multiple.
Singulier et pluriel, tout chez moi, et entièrement chez chacun.
Texte 2: NATIVITE
 
                               Au choeur des Hauteurs
(Cf Youhanna Yeshu': Hymnes de Noël, Liban 1994, p. 30)
 

Au Choeur des Hauteurs qui fut envoyé pour chanter la gloire
Au temps lumineux qui fut donné pour notre Salut
Au jour béni qui fut réservé pour les réjouissances
Je m'unis moi aussi avec amour pour me réjouir
Avec des mélodies pures, je lui chante Allelulia
Avec des cris de Sanctus, je le psalmodie
L'Enfant qui nous a sauvé, je glorifie
 
Rends-moi digne, moi de même, pour que, avec ta harpe
Je te glorifie le jour de ta naissance.
Sa mère l'adore et lui offre la couronne
Salomon, sa mère lui donne le règne et la couronne
Celui-la renia et pécha, et perdit sa couronne au combat
Et voilà que le Fils de David gagne la bataille de la Maison de David avec la couronne
Car, très haut Tu as élevé sa tribue
Et partout Tu as étendu la voix de sa harpe
 
Joseph T'adore et T'offre la couronne
Ce juste meurtri que l'ange aida à mourir
Pour augmenter son mérite, dans son sein Te cacha et s'enfuit
La justice de Joseph témoigne de la profondeur de Ta pureté
Qui aurait, donc, convaincu le juste
A porter un fils d'adultère indésirable
Et d'être chassé d'un lieu à un autre
 

Texte 1: NATIVITE
 
                              Mon Seigneur, ce jour a rejoui
(Cf Youhanna Yeshu' : Hymnes de Noël, Liban 1994, p. 4)
 

Mon Seigneur, ce Jour a rejoui les rois, les prêtres et les prophètes
Car leurs paroles s'y sont accomplies
Et s'y sont toutes réalisees. Gloire à Toi, Fils de notre Créateur
 
En effet, la Vierge a donné naissance aujourd'hui
A Emmanuel, à Bethleem
La voix qu'émit Isaïe
 
Se realisa ce jour-là
 
Celui qui est né là-bas
C'est celui-là même qui recence les peuples
La chanson que chanta David
 
S'est accomplie aujourd'hui
 
La parole que dit Michée
S'est realisée aujourd'hui :
Que de Afrata est sorti un berger
Et qu'avec son baton, il a guidé les âmes.
Une étoile a jailli de Jacob
Un chef s'est eleve en Israel
La prophétie que prononça Balaam
Aujourd'hui s'est vue expliquée.
La lumiere cachée est descendue
Sa beaute du corps resplendit
La splendeur dont parla Zacarie
Aujourd'hui à Bethleem s'est vue eclater.
 

SAINT EPHREM, dit le Syrien
 

Né à Edesse (Haute Mesopotamie: Turquie actuelle), mort en Juin 373 Diacre, poète et théologien. Il a passé la majeure partie de sa vie dans sa ville natale. A servi plusieurs evêques à commencer par Jacques de Nisibe, + 338.Selon le traité entre les Perses et lesRomains en 363, la ville de Nisibe passe sous les Perses et les Chrétiens durent quitter, Ephrem les suivit. Le plus fameux des auteurs syriaques, et dont les écrits furent rependus dans toutes les Eglises d'Orient et d'Occident. Il écrit entièrement en syriaque, a l'air de ne pas connaitre le grec. Son génie poétique se repartie en 3 genres principaux: la prose, les hymnes, les sermons.
 
1. La prose, qui comprend des commentaires bibliques (Genese, Exode, Diatessaron, Actes, Epitres paulines (dont subsiste seulement la version armenienne), et certains écrits apologétiques (contre Bardaissan, Marcion, Mani, Julien l'Apostat ou autres).
 
2. Les hymnes ou Madroshé : sorte de poèmes rythmés à differentes syllabes musicales à chanter en choeurs. Ces Madroché sont une véritable catéchèse en poèmes agréables à l'ouïe, à la fois par la richesse d'images poétiques et de contrastes, de réminiscences bibliques, et par les aires musicaux d'une beauté sobre et melodieuse. Saint Ephrem lui-mème aurait, selon Saint Jacques de Saroug, instituté des choeurs de jeunes filles pour éxécuter ces hymnes. Les Madroshé traitent des sujets comme : l'Eglise, La Crucifixion, la Foi, le Jeûne, la Nativité, le Paradis, la Resurrection, le Pain Azyme, la Virginité, l'Epiphanie... etc.
 
3. Les Sermons ou Mimré: ce sont des poèmes a 7 syllabes, désignés sous le vocable de "échelle éphremite". Les "bo 'outho éphremoyto", ou "invocations éphrémites", chantées à la fin des offices des Heures, sont de ce genre. Elles traitent de : La Foi, Jonas et Ninive, la Femme Pécheresse, la Semaine-Sainte, et autres sujets de la vie spirituelle.
 
Saint Ephrem fut connu en dehors du propre cercle syriaque, avec des titres differents comme "La Harpe de l'Esprit-Saint", "le Sage parmi les Syriens" (Epiphanius), "parmi les Hommes Illustres" (Jerome- 392 AD). Ses écrits furent traduits en grec, du grec en latin, en slavon, et dans les langues vivantes actuelles. Les traductions en arménien furent, depuis la haute antiquité, faites directement à partir du syriaque. Certains textes mêmes ne se trouvent plus qu'en arménien. Il faut dire que les premiers missionnaires chrétiens qui ont évangélisé l'Arménie, furent les Syriens antiochiens. Toutes les Eglises Orientales (de traditions antiochiennes, alexandrines, arméniennes, du Levant syriaque et indien) considèrent Saint Ephrem comme un auteur essentiel, voir de premier ordre, dans leurs liturgies et leurs patrologies. Par ailleurs, il est certain que, scientifiquement parlant, tout ce qui est attribué à Saint Ephrem, n'est pas neéessairement de lui. Cela même serait un signe parlant de sa notoriété parmi les "Pères­-Auteurs" de l'Eglise Universelle. Dans l' iconographie Saint Ephrem figure parmis les Grands Pères de l'Eglise depuis le 10ème s. au Monastère Saint-Catherine de Sinaï. Le Pape de Rome Benoit XV le déclara Docteur de l'Eglise Universelle en 1920.
( Cf. Anciclopedic Dictionary, S. Brock, Syriac Heritage, 2011, pp. 145- 147).
Monseigneur George Casmoussa nous a donné un magnifique enseignement sur "La lumière des Pères syriaques : un chemin vers Dieu" les 10,11 et 12 février dernier. Il a eu la bonté de nous donner quelques extraits de son texte, ainsi que quelques traductions inédites en français d'hymne de Saint Ephrem.
 
Vous les trouverez ci-après, avec tous nos remerciements pour Mgr Casmoussa.
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