Beauté des beautés
Méditation pour la soirée Une heure avec Marie Cathédrale de S. Denis

Elle est belle, mon Dieu ce qu’elle est belle la mère de ton Fils ! La plus belle des créatures sorties de tes mains. Son regard, son sourire, ses gestes font tous transparaître son être préservé de la faute originelle. Une œuvre parfaite, la Vierge est le rêve de tous compositeurs, de tous créateurs. Elle est belle mais pas uniquement de ce que l’on appelle « beauté intérieur » ; au nom de l’unité de l’âme et du corps, elle est belle même « à l’extérieur ». Sa beauté est l’éclat de son âme. Son visage laisse voir ce qui se vit en son cœur. Et c’est un très beau visage, ne serait-ce que parce qu’il n’a jamais été déformé ses sourcils froncés par la colère ou une grimace d’impatience. La seule réalité qui a pu défigurer le visage de la Vierge, c’est la douleur, qui a trouvé son sens, la vérité et donc sa beauté, dans la croix de son Fils. La véritable beauté est le fruit de la présence de Dieu et de son opération. La proximité de la Vierge avec son Dieu, lui donne une participation toute spécifique à la Beauté suprême qu’est Dieu. Elle est si proche de lui, jusqu’à le porter en elle, que son Seigneur la comblée de ses dons les plus précieux. Notre Mère : joyau étincelant de splendeur, sans aspérité, sans scorie, un diamant pure qui brille dans l’obscurité de ce monde. Et elle nous est donnée pour nous rendre l’espérance : « le monde a besoin de beauté pour ne pas sombrer dans la désespérance » disait Paul VI aux artistes. Contempler la beauté de l’Immaculée Conception, c’est lever les yeux vers le Ciel, et voir en elle notre propre destinée, voir ce que le Seigneur à préparer pour nous. Elle est une beauté créée pour nous attirer à Dieu, et non à elle. Loin d’être une séductrice, elle est libératrice. En la contemplant, nous scrutons notre avenir glorieux.
« Que dire de la beauté ? se demande Chrétien de Troyes, - Elle fut faite en vérité - Non pour être regardée - Mais pour nous regarder - De sorte qu’on peut se mirer - En elle, comme en un miroir. »
La musique et le chant que nous allons entendre, et qui vont soutenir notre prière, participent de cette même beauté et harmonie éternelle. Les arts sont, comme le dit Saint Grégoire, un transitus, un lien entre le visible et l’invisible, entre l’audible et l’indicible. Alors entrons dans cette prière, et par nos oreilles charmées fixons les yeux de notre âme sur la plus belle qui nous conduit à la Beauté sans pareille, et faisons grandir notre espérance dans la venue du Sauveur.
Amen, viens Seigneur Jésus !